Aimer sans distinctions

 

Vous m’avez souvent demandé, remplies d’un saint désir de profiter sur le chemin de votre sanctification : « Quelles occasions peuvent s’offrir à une Servante de l’Amour Miséricordieux pour faire des actes de vertu ? » Supporter, sans murmurer une grave calomnie, un avertissement injuste, une punition imméritée, prier pour les persécuteurs, laisser avec résignation et scrupuleusement les lieux et les offices auxquels le cœur se sent attaché, sans regarder vers le résultat que ce genre d’ordre peut causer ; se montrer humbles dans les réussites brillantes et immuables dans les contradictions.

Fuir rapidement d’un lieu ou d’une compagnie qui met en péril la chasteté, mortifier sans cesse notre corps, soit avec les austérités que l’ingéniosité fournit et dont la délicatesse de la chair pâtit soit avec des choses petites mais continuelles.

En faisant le bien sans distinction, ou mieux dit, que notre préférence soit pour ceux qui nous offensent et mortifient et pour les plus malheureux et répugnants, nous exerçant en tout temps dans la pratique de ce qui coûte le plus, c’est ainsi que nous arrivons à dominer notre nature et que le cœur s’arme contre toute résistance.

Pour cela, il importe, mes filles, de toujours garder à l’esprit les deux idées suivantes :

1e Plus la charité est difficile, plus elle est méritoire ;

2e Moins la personne dont nous devons nous occuper est aimable, plus nous nous sanctifions en l’aimant et plus nous sommes sûres de ne l’aimer que pour Dieu, tenant compte, mes filles, du fait que la condition principale pour pratiquer la charité fraternelle est de voir le bon Jésus dans nos frères.

Cette œuvre magnifique suppose un travail ardu et souvent décourageant, car n’allez pas croire que ceux qui bénéficient de votre travail le voient et qu’ils seront reconnaissants ; au contraire, ils croiront plutôt mériter tout ce que vous faites et même davantage et, en conséquence, au lieu de rencontrer chez eux des paroles de remerciement, vous y trouverez des reproches, de l’ennui et peut-être même de la haine, et beaucoup plus encore, en ces temps calamiteux.

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ultimo aggiornamento 09 settembre, 2010